7 avril 2009
Et l’expression elle-même commence sérieusement à gonfler … Aujourd’hui, il n’est pas de constat, de fait ou d’événement relatés par les journalistes qui ne soit systématiquement suivi d’une ‘polémique qui enfle’ à son sujet. L’annonce a même remplacé celle de ‘l’envoi sur les lieux d’une cellule d’assistance psychologique d’urgence’ ; mesure qui fut visiblement incontournable dans les dix dernières années, mais dont l’efficacité a du finir par montrer toutes ses limites sur le terrain …
Catastrophes naturelles, drames de la vie conjugale, déclarations du Président ou du pape, nominations, sondages, émeutes, découverte d’un nouveau virus, chiffres du chômage, expositions, résultats de la Nouvelle Star, comices agricoles, inauguration d’une crèche de quartier, mariage ‘people’ : tout est objet de polémique. La polémique évidemment médiatisée en vient même à faire oublier l’événement qui lui aurait donné naissance.
Mais c’est quoi cet univers d’imprécateurs incessants, d’inquisiteurs offusqués et de ‘bien-pensants’ outragés dans lequel certains voudraient nous faire vivre ? Notre société doit aller bien mal pour qu’on lui serve à tout bout de champ des coupables, des responsables, des indemnités, des compensations, des consolations pour se décharger du poids de ses propres démissions, de sa négation du réel, de ses petits arrangements avec la morale ou l’intérêt général.
Qui nous fait juge ? Et en quoi pouvons-nous vraiment prétendre tout maîtriser dans nos vies ?
Il faut en finir avec cette toute-puissance prétentieuse, complaisamment relayée par des médias qui ne savent plus quelle soupe servir à une opinion publique dont le désir et la capacité de jugement se sont dangereusement érodés sous le déferlement de ces pitoyables débordements.